To Drive Or Not To Drive ?
Conduire est, mine de rien, quelque chose de compliqué à maîtriser pour l’homme qui doit faire appel à toute sa capacité de concentration, et solliciter sa coordination entre l’œil, ses mains et ses jambes. Tant de réflexe peu intuitifs qui expliquent la formation parfois longue nécessaire à l’apprentissage de la conduite et l’obtention du permis, à plus forte raison depuis la réforme du code de la route de Mai 2016 en France qui ne fait pas de cadeaux aux élèves prétendant à l’examen.
La capacité de l’être humain à enclencher sa capacité de jugement pour prendre des décisions rapides lui permet d’éviter les éventuels dangers qui pourraient se mettre en travers de sa route. Cette vitesse de réaction peut être altérée de plusieurs manières, et la consommation d’alcool fait partie de ces facteurs à risques influant sur la conduite des individus (Voir notre article sur les risques de l’alcool). Malheureusement, alcool et conduite sont encore bien trop souvent associés et cela sans qu’il soit possible de contrôler chaque contrevenant. Le résultat de ce dangereux mélange est déterminé par un facteur chance qui diminue grandement dès lors que le taux d’alcoolémie dans le sang du conducteur dépasse la limite légale.
Véritable roulette russe, la route peut entraîner avec elle d’irréversibles dommages humains et matériels, à plus forte raison lorsqu’elle est utilisée par une personne sous l’emprise de l’alcool. On estime que les risques de provoquer un accident mortel chez une personne sous l’emprise de l’alcool est multiplié par huit, la solution se trouve dans la capacité de raisonnement de chaque conducteur.
Dès lors que le taux d’alcoolémie légal a été dépassé, il est impératif de prendre ses responsabilités et de traduire cet excès par une interdiction de prendre le volant, qu’il faut savoir s’imposer à soi-même et aux autres.
Une personne sous l’emprise de l’alcool est susceptible de faire preuve d’une confiance en soi démesurée et par ailleurs de ne pas savoir évaluer les risques qu’elle encourt, qu’ils soit humains ou matériels en cas d’accident, ou dans le meilleur des cas, seulement financiers en cas d’arrestation par les forces de l’ordre.
Le danger sur la route en quelques chiffres
- En France Métropolitaine, le nombre de tués sur la route en 2015 s’élevait à 3461 individus, selon un rapport de l’Observatoire National de la Sécurité Routière daté du 18 Mai 2016.
- Parmi tous ces accidents, presque un tiers (30.5%) sont survenus alors que le conducteur était sous l’emprise de l’alcool (ou au moins un des deux conducteurs en cas de collision).
- Parmi ces 30,5 %, 90% des accidents mettent en cause des hommes, et seulement 10% des femmes.
- Les 2/3 des accidents mortels impliquant un conducteur alcoolisé ont lieu sur une route hors agglomération (Autoroute, route de campagne, « route à 3 grammes », …).
- La moitié des accidents mortels survenant la nuit sont provoqués par l’alcool.
- Les jeunes entre 18 et 24 ans comptent pour 25% des victimes des accidents mortels de la route impliquant une conduite en état alcoolisée.
Quels sont les sanctions encourues ?
La législation française prévoit des sanctions pour les conducteurs dépassant la seuil des 0,5 g/l de sang, cette limite descend à 0,2 g/l de sang s’il s’agit d’un permis probatoire. Pour comparaison en Europe, la majorité des pays ont adoptés la même limite en terme d’alcoolémie, cependant il existe des exceptions, comme le Royaume-Uni qui a fixé sa limite à 0,8 g/l de sang et est donc un pays plus tolérant (~ 1 verre de plus autorisé), et d’autres pays en Europe de l’Est ou la tolérance zéro est la norme en vigueur.
Si vous vous trouvez en France et que vous êtes contrôlés positivement à un test d’alcoolémie, le taux retenu au dessus de 0,5 g/l de sang déterminera de la lourdeur de la sanction.
- Si le taux est compris entre 0,5 et 0,79 g/l de sang, il faudra s’acquitter d’une amende de 135 € et voir 6 points retirés de son permis, en plus d’une immobilisation du véhicule sur le lieu de l’infraction. Il peut également être discuté d’une suspension de permis allant jusqu’à 3 ans dans certains cas (Non-coopération ou récidive par exemple)
- Si le taux est égal ou supérieur à 0,8 g/l de sang, l’infraction devient un délit. 6 points sont retirés du permis de conduire, mais celui-ci peut également être suspendu voire annulé selon l’état d’ivresse de la personne contrôlée. Un stage de prévention à la sécurité routière doit également être suivi par la personne concernée, à ses frais. Le montant de l’amende est discuté au cas par cas et peut aller jusqu’à 4500 €.
- En cas de récidive avec un taux égal ou supérieur à 0,8 g/l de sang, l’amende peut grimper jusqu’à 9000 € et le contrevenant risque une peine de prison jusqu’à 4 ans et d’une confiscation de son véhicule.
En cas d’accident provoqué avec son conducteur sous l’emprise avéré d’alcool, les sanctions peuvent être extrêmement lourde si des blessures graves sont infligées à une tierce personne, une annulation pure et simple du permis pour une durée de 10 ans est généralement prononcée, mais s’ajoute à cela une lourde amende pouvant aller jusqu’à 75 000 €, et encore grimper jusqu’à 100 000 € si l’accident a entraîné le décès d’une tierce personne. Une peine d’emprisonnement allant de 5 à 7 ans est également envisageable selon la condamnation prononcée par le juge.
Le contrôle d’alcoolémie par les forces de l’ordre sera systématiquement réalisé à l’aide d’un éthylotest électronique certifié NF, ce contrôle de routine ne nécessite pas de raisons particulières pour être effectué (Ex : ivresse manifeste) et il est donc impossible de s’y substituer.
Les solutions simples pour éviter les risques
Même si le plus simple reste encore de ne pas consommer d’alcool, certaines occasions propices à la célébration peuvent nous amener à franchir la limite, même de peu, il est alors du devoir de chacun de savoir rebondir pour trouver des solutions alternatives si vous sortez avec votre véhicule.
- Dormir sur place
Si vous êtes de sortie chez un ami et que vous avez consommé de l’alcool, n’hésitez pas à lui demander qu’il vous héberge pour la nuit si celui-ci ne vous l’a pas encore proposé; celui-ci sera considéré en partie responsable si un délit ou un crime est commis alors que la personne alcoolisé effectuait un trajet depuis son domicile.
Vous êtes de sortie dans les bars, ou il n’y a pas assez de place pour le couchage chez votre ami ? Avisez ! Prévoyez un nécessaire de camping ou bien faites en sorte de pouvoir dormir dans votre véhicule. S’il s’agit d’une sortie prévue depuis suffisamment longtemps, il est également possible de passer par la réservation d’un hôtel ou d’un Airbnb à proximité du lieu ou vous vous rendez ce jour là.
En tant qu’hôte, il est de votre devoir de savoir mesurer les risques si vos invités consomment de l’alcool et de les inciter à rester sur place si leur état d’alcoolémie ne leur permet pas de prendre le volant. Il est également plus raisonnable de demander à vos amis qu’ils vous confient leurs clés de voiture si vous les savez susceptibles de prendre la route pendant la nuit.
- Passer le volant
Il faut savoir s’avouer dépossédé lorsque la limite a été franchie; il n’est plus possible de prendre le volant et par ailleurs de ramener chez eux les membres de votre famille ou vos amis. S’il n’est plus de votre responsabilité de prendre le volant, il faut en revanche savoir choisir et faire confiance aux personnes de votre entourage qui n’ont pas consommé d’alcool pour que chacun puisse reprendre la route sans risque.
Le passage du volant peut s’improviser au moment de rentrer chez soi, mais il également est de bon ton de désigner avant de partir en soirée la personne qui aura la responsabilité du groupe pour le chemin du retour. Soyez solidaires et veillez à ce que ce ne soit pas toujours la même personne qui soit nommée « capitaine de soirée » !
Lancée en France en 2005, la campagne de prévention « C Ki Sam ? » se veut lutter contre l’alcool au volant chez les jeunes avec des spots publicitaires parlant et à la fois visuellement attrayant; Sam est le personnage sobre et bienveillant qui ramène ses amis vivants chez eux. Très vite la campagne fait mouche grâce à ses mises en situation réalistes et amusantes; l’été 2015 a vu naître un spot avec le Terminator dans lequel Sam sauve la vie de ses amis, et en début d’année 2016 un nouveau spot en collaboration avec le groupe d’humoristes Golden Moustache est mis en ligne sur Youtube.
Devenu viral, « être le Sam de la soirée » semble être une expression rentrée dans le jargon populaire, et l’on souhaite que les adeptes soient de plus en plus nombreux dans le futur pour réduire la mortalité sur la route, l’alcool étant mis en cause rappelons le dans un quart des accidents mortels chez les 18-44 ans.
- Retenir ses amis
Ami ou simple connaissance, hôte ou non de la soirée, il est du devoir de chacun de veiller sur les personnes qui nous entourent lorsque celles-ci s’apprêtent à prendre des risques inconsidérés. Pour ce faire, n’hésitez pas à argumenter et à vous aventurer sur leur corde sensible. Si cette personne est encore en état de réfléchir, rappelez lui les risques qu’elle prend, insistez sur le fait qu’il puisse risquer son permis, ou pire, finir dans le fossé après une seconde d’inattention ou une réaction trop tardive.
Avec une personne complètement hors d’état, il est de bon ton de mettre en avant le ridicule de la situation et son incapacité visible à prendre le volant, tout en proposant des alternatives réalisables et confortables, comme dormir sur place, ne pas hésiter à utiliser des arguments chocs, en évoquant votre probable responsabilité dans le deuil qui va s’en suivre.
S’il se trouve que vous êtes vous même en état alcoolisé, il est de votre devoir de montrer l’exemple en prévoyant des solutions pour toujours rester en sécurité et éviter de prendre la route avant d’être complètement sobre, les personnes contrevenantes seront toujours davantage incitées à en faire de même.
Passez par la case Contrôle, n’allez pas en prison
Il est conseillé à chaque automobiliste de posséder dans sa boite à gants un éthylotest à usage unique, bien qu’il ne soit pas obligatoire, il peut tout de même faire l’objet d’un rappel de la part d’un agent des forces de l’ordre.
En effet, une personne responsable saura toujours trouver une utilité à la possession d’au moins un éthylotest, que ce soit pour son usage personnel ou, si elle ne boit pas, pour protéger un ami qui hésite à reprendre le volant après avoir consommé de l’alcool.
Pour une utilisation possiblement plus fréquente, les éthylotests électroniques représentent un bon compromis, associant fiabilité de diagnostic et longue durée de vie.